Rendre hommage aux femmes qui se sont battues pour leurs droits
En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Une Rose Blanche rend hommage à ces femmes, connues ou moins connues, qui se sont battues pour leurs droits.
Plus qu’être reconnaissants vis-à-vis de ceux qui se sont battus par le passé, Une Rose Blanche se donne pour mission de rendre hommage à ceux qui nous ont quittés. Célébrer leurs vies. Se souvenir de l’impact qu’ils ont eu. Garder une trace. Transmettre un héritage, matériel et immatériel.
En retraçant la vie de personnes connues et inconnues, nous garantissons qu’elles ne tombent pas dans l’oubli.
Quelques mots sur la journée internationale des droits des femmes
La journée internationale des droits des femmes est une journée de manifestations à travers le monde. Les associations et groupes de militantes manifestent, font entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes dans le monde.
Les origines de la Journée international des droits des femmes
La Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote.
Pourquoi le 8 mars ?
En 1975, les Nations Unies ont commencé à célébrer la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars. Puis en 1977, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté une résolution proclamant la création de la Journée des droits des femmes des Nations Unies. Cette journée reconnait le rôle important de la femme dans les efforts de paix et dans le développement du monde.
Et aujourd’hui ?
Depuis les années 2010, les initiatives pour la protection des femmes se développent. Plusieurs lois en faveur des droits des femmes sont votées chaque année.
Quelques exemples :
- 2010 : Vote de la loi relative aux violences faites aux femmes, spécifiquement aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants.
- 2012 : Vote de la Loi n° 2012-954 du 6 août 2012 qui donne une nouvelle définition du harcèlement sexuel et de ses conséquences.
- 2016 : Vote de la Loi n° 2016-444 du 6 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et accompagner les personnes prostituées.
Les mentalités évoluent. La parole se libère, « grâce à » ou « à cause » des mouvements sur les réseaux sociaux tels que #balancetonporc ou #metoo qui ont suivi l’affaire Weinstein.
A quelles femmes rendre hommage en cette journée internationale des droits des femmes ?
Parmi les nombreuses personnes qui ont œuvré pour les droits des femmes, nous avons sélectionné quelques portraits de femmes disparues à qui nous voulons rendre hommage en cette journée particulière.
Simone Veil (1927-2017)
Simone Veil est l’une des figures féministes et politiques les plus connues en France.
Grâce à l’intervention des Alliés, elle est libérée des camps de concentration et évite les camps d’extermination. Quelques années plus tard elle s’engage dans le monde politique et devient Ministre de la Santé sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing.
En 1975, malgré les menaces reçues, Simone Veil atteint son objectif et fait voter la Loi Veil autorisant l’avortement. Elle siège au Parlement Européen en tant que députée européenne un peu plus de 13 ans et en devient la Présidente pour 2 ans. Elle se retire de la vie politique quelques années plus tard.
Simone Veil et son mari Antoine reposent en paix au Panthéon depuis juillet 2018. C’est la première fois que le mari d’une femme célèbre accompagne son épouse au panthéon. Encore un symbole fort.
En savoir plus sur la cérémonie d’hommage
Rosa Parks (1913-2005)
En 1955, les premiers rangs des bus sont réservés aux blancs, les noirs doivent s’asseoir à l’arrière, voire quitter le bus. Rosa Parks refuse de se plier à cette règle et se fait arrêter par la police. Elle se voit infliger une amende de 15$ et fait appel.
Sa ténacité mène au boycott des bus et à une prise de conscience de la communauté noire qui décide de s’unir pour lutter pour ses droits avec en chef de file un jeune pasteur, peu connu à l’époque, Martin Luther King. Cet acte, point de départ d’une prise de conscience plus globale, a mené tout un peuple à se battre contre l’injustice et aux femmes à libérer leurs paroles.
En savoir plus sur la vie de Rosa Parks
Christine de Pizan (1364 – 1430)
Dès le XIVèmesiècle, Christine de Pizan revendique la cause des femmes. Elle est l’auteure de la Cité des dames (1404-1405) et du Livre des trois vertus à l’enseignement des dames (1405) dans lesquels elle plaide la cause des femmes et la condition de vie en générale dans ses recueils poétiques.
Christine de Pizan est décrite comme la première femme à avoir vécu de sa plume. Elle apparaît comme la pionnière du mouvement qui dénonce la misogynie. Ses écrits tranchants sont remarqués et appréciés le duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Il lui propose alors d’écrire en hommage à son frère le roi Charles V. C’est ainsi qu’elle lui livre en 1404 Le Livre des faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V.
S’il fallait libérer les femmes d’un lourd passé de préjugés et réviser les lois, il fallait aussi et surtout les affranchir d’elles-mêmes. Louise Weiss
Louise Weiss (1893 – 1983)
La vie de Louise Weiss est consacrée au féminisme. Femme de lettres et journaliste, la Première guerre mondiale et sa violence l’ont traumatisé. Elle dédie alors sa vie à la paix en Europe.
Fondatrice de l’organisation « La femme nouvelle » elle se bat pour obtenir le droit de votes des femmes. Louise Weiss se présente aux élections municipales de Montmartre en mai 1935, elle excelle dans la communication attirant la presse pour faire parler d’elle : transformant des cartons à chapeaux en urnes, elle recueille 18 000 bulletins en sa faveur ; aux élections législatives de 1936.
Continuons à entretenir leur mémoire et à les honorer
Ces femmes, qui sont des exemples pour nous, se sont battues courageusement pour leurs droits et leurs libertés, mais aussi et surtout pour les nôtres. En leur rendant hommage, assurons-nous qu’elles ne tombent pas dans l’oubli et faisons d’elles des sources d’inspirations pour les combats actuels.
Grégory
Photo de l’article : Lucia