Deuil : quand consulter un psychologue ?
Au décès d’un proche, on parle de “chemin de deuil”, de “traversée du deuil” ou encore de “gestion de rupture de vie”. Ces métaphores nous indiquent que la société prend de plus en plus conscience que le deuil est un travail. Ce n’est pas une parenthèse que l’on referme pour reprendre le cours de sa vie comme si de rien n’était. C’est pourquoi il peut être intéressant de consulter un psychologue en période de deuil.
La démarche de partage de souvenirs que propose Une Rose Blanche libère la parole et incite au dialogue entre proches endeuillés. Elle ne peut néanmoins pas se substituer à un accompagnement thérapeutique approfondi, par un psychologue ou un psychiatre.
Si vous traversez cette épreuve douloureuse, vous vous posez peut-être la question de consulter un thérapeute. Il pourra vous écouter et vous aider dans le processus de deuil.
Pourquoi consulter un thérapeute en période de deuil ?
Au cours des premières semaines, vous pouvez trouver assez facilement des oreilles attentives au sein de la société. Mais, étant donné que vous aurez besoin de répéter souvent vos souvenirs et/ou votre traumatisme, vous pouvez alors ensuite courir le risque de voir votre cercle de proche s’user peu à peu (ils peuvent être eux aussi impactés par cette perte, et plus à fleur de peau) ou au contraire, être poussé à tout garder pour vous.
Parler durant le processus de deuil est primordial pour accorder votre cœur et votre raison. Dans les premiers temps, vous savez que votre être cher est décédé mais vous pouvez avoir du mal à y croire. Il faut parfois du temps pour harmoniser le « savoir » et le « croire », pour accepter l’absence. Parler à un psychologue aide à mieux comprendre ses émotions, et à les accueillir pour mieux les gérer.

Quand consulter un psychologue ?
Sentiment de mal être
La première chose qui peut vous pousser à consulter un psychologue lors d’un deuil est un profond sentiment de mal être. Cela se traduit par la découverte d’émotions nouvelles, inhabituelles, telles qu’une colère excessive, une réaction inappropriée à un événement a priori anodin, voire des signes de dépression ou des idées suicidaires. Consulter un psychologue permet d’apprendre à les identifier, et petit à petit à les gérer.
Sentiment de ne pas savoir à qui parler
Au cours des premières semaines, vous pouvez vous sentir capable de traverser plutôt paisiblement votre deuil. Mais au bout d’un à trois mois, l’anesthésie se lève. C’est souvent autour de cette période que les défenses s’effondrent, et que les personnes endeuillées se rendent compte que la perte est définitive.
Vous pouvez alors vous retrouver dans une période très compliquée ; au plein cœur de la souffrance, avec des émotions complexes et intenses. C’est à ce moment que le désir de parler est le plus fort. Le souhait d’exprimer ses émotions et sa douleur se fait ressentir. Mais bien souvent, les personnes de l’entourage ne semblent plus avoir l’oreille attentive et la disponibilité dont elles faisaient preuve au cours des premières semaines. Elles peuvent penser à tort que vous allez mieux, que vous avez fait votre deuil et que vous avez tourné la page.
Il est donc primordial d’avoir des personnes ressources, outillées pour accompagner le deuil.
Qui consulter : psychologue, psychiatre, quelle différence ?
Il existe différents types de thérapeutes vers lesquels vous pouvez vous tourner en cas de besoin.
Le terme de « thérapeute » désigne, de manière générale, toute personne qui peut vous aider à suivre une thérapie, peu importe la méthode utilisée. Il s’agit donc tout simplement d’un soignant. Il existe différentes thérapies, plus ou moins conventionnelles, pour vous aider à mieux vivre le deuil.
Le psychologue mettra en place un travail de thérapie par le dialogue et l’analyse de votre état psychique et émotionnel. Ainsi, avec des séances régulières, il vous aidera à accepter la mort d’un être cher.
Le psychiatre est un médecin. Les patients du psychiatre connaissent généralement des troubles psychologiques majeurs nécessitant plus qu’une thérapie par la parole. Le psychiatre analysera de manière plus scientifique votre évolution psychique. Il peut vous prescrire si besoin un traitement médicamenteux pour vous aider dans votre deuil.
La sophrologie, ou la thérapie par l’art, sont aussi des méthodes alternatives qui peuvent vous aider à traverser cette épreuve.
Consultations en physique ou à distance ?
Les avantages des consultations en physique
Il est souvent difficile de se confier à une personne que l’on ne connaît pas ; surtout lorsqu’il s’agit de choses aussi personnelles que la perte d’un proche. Consulter un psychologue directement dans son cabinet permet de donner plus d’intimité à la confidence.
Cela facilite également la mise en place du dialogue. Ne vous inquiétez pas, il est tout à fait naturel que vous soyez mal à l’aise lors des premières séances, mais vous vous détendrez au fur et à mesure que le lien se créera avec votre thérapeute.
Les avantages des consultations à distance
“Les endeuillés sont éprouvés et fatigués par la perte et les sentiments dévastateurs. Ils ont besoin de facilité et non de nouveaux défis.” explique Sophie GIDROL, palliatothérapeute qui propose des consultations à distance.
C’est pourquoi les téléconsultations (Skype, Whatsapp) permettent aux personnes endeuillées de prendre soin d’elles depuis leur salon. Vous pouvez être entendu dans vos difficultés sans vous déplacer. Vous restez dans votre cocon, sans stress de se perdre pour se rendre à une nouvelle adresse, d’avoir à se garer ou d’être en retard au rendez-vous.
Sophie Gidriol ajoute “Les hommes, en particulier, peuvent avoir besoin de consultations téléphoniques pour se permettre de pleurer sans être vu. Chacun a des besoins différents pour aider à cicatriser cette plaie ».
Photo de l’article Priscilla Du Preez