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Que faire pour un anniversaire de décès ?

L’anniversaire de décès qui m’amène à vous écrire

Il y a 4 ans, le 11 mars 2017, je me rendais à l’enterrement d’une amie, sans savoir que celui-ci allait m’entrainer à me lancer dans la création de ce blog.

Il y a 4 ans, mais aussi il y a quelques jours, se terminait le Salon de l’Agriculture de Paris, dernier événement où mon amie s’est rendue avant de trouver la mort. Le Salon de l’Agriculture, manifestation joyeuse qui m’est chère au regard de mes racines paysannes, jouera aussi ce rôle de rappel : l’anniversaire du décès d’Anne-So.

Aujourd’hui, vous vous trouvez peut-être dans une situation dans laquelle vous vivez difficilement l’absence de quelqu’un, d’un être cher. Et, même si ce jour est tout à fait normal pour la plupart des gens qui vous entourent, au fond de votre cœur ce sera un jour de mémoire pour celui qui vous a quitté. Sachez que vous n’êtes pas seul. Vous le comprendrez encore mieux à la lecture du témoignage que je vous propose un peu plus bas.

 

Pourquoi et comment profiter de cette date pour entretenir la mémoire du défunt

 

Pourquoi ?

Parce que la date du décès d’un proche est difficilement oubliable… et la date anniversaire redoutée. C’est comme si on allait revivre à nouveau cette journée : le moment où j’ai appris la nouvelle, le moment où j’en ai informé telle personne, le moment où je me suis effondré.

 

Comment vivre cet anniversaire de décès ?

Certains diront que faire quelque chose pour l’anniversaire de décès est glauque, que c’est l’anniversaire de la mort. D’autres, tout aussi maladroits, diront « il faut passer à autre chose ». Pour ma part, je suis convaincue qu’entretenir la mémoire du défunt est un rituel nécessaire pour traverser cette épreuve de l’anniversaire de décès. Voici quelques exemples de chose simples que vous pouvez faire :

  • Faire paraître un avis d’anniversaire de décès dans le journal
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    Exemple de livre réalisé en hommage au défunt

  • Organiser une cérémonie commémorative
  • Dans un registre plus intime, regarder à plusieurs le livre de souvenirs réalisé en hommage au défunt ou en initier un si cela n’a pas été fait au moment du décès
  • Aller déposer des fleurs sur sa tombe
  • Avoir une pensée pour lui tout simplement
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Témoignage : pourquoi les anniversaires de décès sont si difficiles ?

Cette semaine, j’ai lu un témoignage sur le site de John Pavlovitz, pasteur et auteur américain. Celui-ci évoque une date anniversaire particulière, celle du décès de son père. Il parle aussi de tous ces signes et moments qui nous rappellent l’autre : ce restaurant où nous avions été, ce quartier où nous nous sommes baladés, cette chanson dont nous étions tous deux fans…

Ce témoignage a fait écho en moi tant la sensation décrite me semble familière.

 

Le témoignage de John

« J’ai toujours du mal avec les samedis matin ensoleillés. Il y avait un magnifique ciel bleu ce samedi de septembre il y a 3 ans et demi. Je dévalais les escaliers pour aller à la salle de sport quand j’ai réalisé que mon téléphone portable vibrait sur le meuble de l’entrée.

L’écran affichait que c’était mon frère cadet Eric qui appelait. Alors je me dépêchais de lui répondre, ravi d’avoir de ses nouvelles. Si j’avais imaginé ce qu’il allait m’annoncer 10 secondes plus tard, je n’aurais probablement pas décroché. C’est le moment où il m’a appris que mon père venait de mourir.

Seuls ceux qui portent le deuil d’une personne décédée qu’ils aiment profondément peuvent le comprendre ; depuis ce jour, les samedis matin ensoleillés ne sont plus les mêmes pour moi. Il y a maintenant une date anniversaire, un perpétuel et involontaire moment où mon cœur est marqué par cette blessure et il n’y a rien à y faire.

Depuis ce jour horrible, il y a eu peu de samedis au cours desquels je n’ai pas une pensée pour mon père. Et ce, quel que soit ce que j’étais en train de faire.

J’aimerais que ce soit le seul moment où, une fois par semaine, je me retrouve face à cette sensation. Mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. La plupart des gens pensent que le deuil se ressent dans les grands moments de l’année : les anniversaires, Noël et autres fêtes de familles. Bien sûr, ces moments donnent une tonalité particulière au deuil. Mais la vérité est plus dure : c’est que ces autres moments, ceux qui vous font penser à la personne, sont aussi bouleversants et fréquents. »

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L’analyse de John

« Après la perte d’un proche, tout devient un potentiel rappel à l’autre. Alors qu’on ne s’y attend pas, se présentent des souvenirs de dates, d’événements, de musiques, de parfums qui rappellent l’autre. Ces rappels incessants qui vous forcent à observer à nouveau un temps pour le défunt.

Ces jours « anniversaires » et moments « déclencheurs » ne sont pas visibles et évidents pour la plupart des gens qui nous entourent. Il n’est pas aisé de trouver le temps ou les mots pour les exprimer. C’est pourquoi il est si difficile pour l’entourage d’apporter son soutien. Le deuil peut apparaître dans ces moments comme un voyage très solitaire. C’est une blessure unique et cachée.

J’essaie de me rappeler de cela car ça m’aide à prendre conscience que la plupart des personnes que je rencontre chaque jour vivent aussi cette expérience de mémoire vis-à-vis de quelqu’un qu’ils aiment. Comme moi, ils ont ces constantes piqûres de rappel au cœur qui peuvent arriver à n’importe quel moment. Comme moi, ils peuvent tout d’un coup être complètement déboussolés sans raison apparente pour les autres. Ce jour tout à fait ordinaire pour moi peut être un jour de deuil difficile à vivre pour eux. »

 

Conclusion et espoir

« Quand quelqu’un que vous aimez meurt, votre calendrier est impacté à vie. Il se divise soudainement entre l’avant et l’après. Je n’aurais peut-être plus aucun samedi matin ensoleillé sans être interrompu par une pensée pour mon père. Il est probable que mon esprit souhaite toujours me rappeler cet évènement. Chacun de ces signes une occasion de penser à lui mais aussi de me souvenir de l’amour que je lui porte. »

John Pavlovitz

Vous pouvez retrouver le texte dans sa version originale ici.

 

Photo de l’article : Kristopher Roller

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