Comment organiser des obsèques civiles ?
Au cours des dernières années, j’ai eu l’occasion de me rendre dans des églises pour deux types d’occasions : des mariages et des enterrements… A chacune de ces occasions, une question est souvent revenue dans mon entourage « Ah bon, il y a une cérémonie à l’église… mais il était croyant ? ».
La plupart du temps, la réponse était plutôt non. Cependant, comme je l’ai déjà abordé dans un précédent article, en France, la communauté catholique (la plus représentée en France) sait accueillir aussi les personnes plus éloignées de la religion.
Pour d’autres, suivre un rituel religieux pour célébrer des obsèques reste inenvisageable. Et dans ce cas, il faut organiser -souvent seul- des obsèques civiles.
1. Qu’est-ce qu’une cérémonie d’obsèques civile ?
Une cérémonie civile s’adresse à tous ceux qui ne veulent pas de dimension religieuse pour les funérailles du défunt. Dans une cérémonie civile, rien n’est obligatoire. Durée, lieu, musique, format… la famille est totalement libre. Cette absence de cadre est souvent complexe à aborder pour les proches.
Religieuses ou civiles, la cérémonie d’obsèques reste un rituel essentiel pour commencer le processus de deuil. Il est donc important d’y apporter un soin tout particulier.
2. Qui peut aider à organiser des obsèques civiles ?
L’absence de cadre prédéfini implique d’identifier rapidement un proche du défunt (membre de la famille, ami…) qui se chargera de l’organisation, et pourra s’appuyer sur un professionnel pour être aidé :
Une personne de la société de pompes funèbres
Les cérémonies civiles peuvent aussi être célébrées par des opérateurs de pompes funèbres. Ils font office de maître de cérémonie, mais tous ne le proposent pas encore.
Un maître de cérémonie indépendant
Depuis quelques années, des maîtres de cérémonie indépendants peuvent également proposer ce service. Ils sont encore peu nombreux, ce qui ne les rend souvent pas à même d’officier partout en France. En voici quelques uns : Pierre-Henri, Ariane, Orane, Alice.
3. Comment organiser soi-même des obsèques civiles ?
Le développement des obsèques civiles étant un phénomène récent, il existe en France encore relativement peu de maîtres de cérémonie formés pour accompagner humainement les familles lors de la préparation des obsèques.
Voici quelques conseils rassemblés auprès d’experts pour vous guider.
Où célébrer des obsèques civiles ?
Une cérémonie civile se déroule généralement au funérarium, au crématorium ou au cimetière. D’autres lieux peuvent être mobilisés mais demandent une organisation préalable car la logistique peut être un peu compliquée : restaurant, salle des fêtes, salle communale, domicile du défunt.
Au funérarium
Pour la cérémonie, l’entreprise de pompes funèbres choisie peut proposer d’utiliser un espace qu’elle dispose. Ce lieu permet, le jour des obsèques de lire un dernier texte ou passer quelques musiques.
Au crématorium
Si le choix d’une crémation a été fait, les crématoriums disposent d’espaces dédiés aux cérémonies.
Au cimetière
A proximité de la sépulture, avant de positionner le cercueil dans le caveau, les proches peuvent prendre la parole, mettre de la musique et déposer des fleurs sur le cercueil. Cette option est à évaluer au regard de la météo. En cas de pluie notamment, le bruit et l’inconfort ne sont pas propices à la méditation et au recueillement.
Le lieu choisi influencera la durée de la cérémonie :
- Dans un lieu de culte, il n’y a pas de durée maximale pour une cérémonie.
- Dans un crématorium par exemple, le format de la cérémonie sera souvent guidé par la durée accordée par le lieu, souvent entre 25 et 45 minutes selon les villes.
La durée des interventions doit nécessairement prendre en compte ces aspects.
4. Quel contenu de la cérémonie d’obsèques civiles ?
La cérémonie marque le passage du monde des vivants à celui des morts. Quelles que soient les croyances de l’assemblée, le fait d’être réunis pour accompagner ce passage est symboliquement très fort.
Sur notre blog, vous pourrez trouver de nombreux textes et poèmes à lire lors des cérémonies, mais aussi des conseils dans le choix des musiques. Une prise de parole, accompagnée parfois de photos, est également appréciée afin de personnaliser l’hommage.
Voici un exemple de trame que vous pouvez suivre :
- Accueil de l’assemblée en musique
- Temps du souvenir / évocation du passé
- Témoignages / hommages des proches du défunt
- Partage de souvenirs sur le défunt
- Moment de silence pendant lequel chacun peut se remémorer les moments passés avec le défunt
- Diaporama photo accompagné de musiques
- Temps pour évoquer l’avenir
- Lecture d’un poème ou d’un texte évoquant le deuil
- Annonce de la dernière séparation puis temps de recueillement
- Geste symbolique de dernier adieu sur fond musical
Pour d’autres exemples détaillés, le blog d’Elicci propose également des trames variées en fonction des situations.
Plus généralement, une cérémonie peut être ponctuée de différents temps, dont l’ordre peut être adapté selon le souhait de la famille :
- Accueil de l’assemblée en musique
- Présentation du défunt
- Hommage au défunt
- Moments de silence pour se recueillir
- Lecture de textes ou de poèmes
- Musique invitant à la méditation
- Dernier geste pour le défunt (toucher le cercueil, déposer des pétales de rose, allumer des bougies)
5. Obsèques civiles ou religieuses, comment choisir ?
Bien que les convictions du défunt doivent guider vos choix en premier lieu, parfois celles-ci n’ont pas été exprimées clairement (voire pas du tout).
Dans ce cas, demandez conseil à la société de pompes funèbres qui vous accompagne et identifiez rapidement si celle-ci peut vous aider à préparation des obsèques civiles sur un plan autre que logistique.
Photo de l’article :Peter Bucks
L’absence de lieu où organiser une cérémonie laïque lors d’obsèques civiles oblige, dans les communes rurales, à le faire au cimetière, en plein air. Si le temps convient, cela peut suffire, mais en cas de froid ou de chaleur excessive, de pluie, de vent ou de neige, la cérémonie est gâchée, écourtée, le recueillement est complètement absent. Suivant l’expression populaire, les non-croyants sont enterrés comme des chiens. Pourquoi ne pourrait-on pas utiliser les églises, sans la présence d’un prêtre. Cet édifice, construit ou financé par nos ancêtres, est une maison commune à tous, propriété de la commune, et il appartient à l’histoire de notre village. Pourquoi n’en bénéficierions-nous pas, pour le « confort » de l’assistance, la solennité du lieu, et le symbole d’union avec tous les morts qui nous ont précédés et que nous allons rejoindre.
Je suis entièrement d’accord avec Jean-Pierre Buisson. Je suis justement arrivé sur cette page en cherchant des exemples de cérémonies civiles dans des églises. Comme le dit Jean-Pierre, les églises sont de propriété publique, entretenues voire restaurées par la collectivité, c’est-à-dire tout le monde, et cela depuis la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Le fait que les Eglises aient le quasi-monopole de l’usage des églises, sans verser un centime de participation est assez révoltant.
Passionné de patrimoine et d’architecture je ferai tout ce que je peux pour pouvoir avoir une cérémonie civile sous des voûtes gothiques. Je vais contacter des mairies à ce sujet en expliquant que les églises sont de propriété publique et qu’à ce titre leur usage doit être partagé. Si elles refusent cela veut dire que nous ne sommes pas tous égaux dans cette république.
Pauline, avez-vous des exemples de telles cérémonies, ou de personnes ayant essayé d’en organiser ?
En tout cas je vous remercie pour toutes ces informations.