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Ecrire une oraison funèbre est très complexe et difficile.

Un jour, mon amie Julie m’a appelée. Pour m’annoncer le décès de sa grand-mère. Cela faisait 2 mois que son état s’était très rapidement dégradé, elle qui n’avait jusque-là jamais eu aucun souci de santé.

Sa grand-mère… Lorsque Julie m’en parlait, c’était le rayon de soleil de sa famille. Un petit bout de femme de 85 ans tellement énergique et dynamique qu’elle l’imaginait vivre encore 20 ans !

Alors quand elle m’a demandé des conseils sur un mot d’hommage à prononcer lors de la cérémonie d’obsèques, je me suis étonnée de ne pas encore avoir écrit sur ce sujet et désolée de ne pouvoir lui répondre aussi bien que ce que j’aurais aimé.

En synthèse et avec un peu de recul, voici ce que j’aurais aimé lui conseiller.

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Faire un discours est toujours difficile. A l’occasion de funérailles, ça l’est encore plus. En effet, l’émotion et l’envie de prononcer des mots à la hauteur de la personne à qui l’on dit adieu ne facilitent pas l’exercice. Néanmoins, c’est une étape clef pour commencer à vivre le deuil.

L’éloge ou oraison funèbre est un discours généralement prononcé par les proches du défunt au cours de la cérémonie. Qu’il s’agisse d’un ami, d’une mère, d’une grand-mère, d’un père ou d’un frère, alors même qu’on connait très bien ce proche, on ne sait souvent pas par où commencer.

1. Comment trouver l’inspiration pour écrire une oraison funèbre ?

Pour ceux qui s’en sentent capables, nous vous suggérons de rédiger vous-même votre texte.

Juste après le décès, il est difficile de prendre du recul sur « quoi écrire ». Alors, je vous conseille de commencer par écrire sur un cahier tout ce qui vous passe par la tête. Par « tout », j’entends deux sujets principaux :

  • Ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez au défunt
  • L’état dans lequel vous vous sentez

Nul besoin d’écrire tout d’un trait. Dans un premier temps, vous pouvez juste écrire des bouts sur un brouillon.

Vous trouverez facilement des exemples de discours avec des phrases toutes faites sur internet. Celles-ci pourront vous donner des idées ou vous aideront à faire les liaisons.

Si rien ne vous vient à l’esprit : regardez les photos, recueillez des souvenirs, discutez avec vos proches, demandez-leur les adjectifs qu’ils utiliseraient pour le qualifier, les qualités et défauts qu’ils lui donneraient.

2. Comment structurer ses idées avant d’écrire une oraison funèbre ?

Voici quelques idées, à titre d’exemple, de manières de structurer l’oraison :

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1. Introduction

  • Présentez-vous rapidement : qui vous êtes, vos liens de parenté et/ou d’amitié avec le défunt.
  • Ou lisez une citation qui vous inspire ou qui aurait inspiré votre proche.

2. Portrait du défunt

C’est le cœur de votre mot. C’est là que vous allez parler du défunt de façon la plus objective :

  • Comment était-il ?
  • Qu’avez-vous vécu avec lui ? Les bons moments comme les plus difficiles.

3. Conclusion

  • Terminez votre hommage par une citation.
  • La description de l’état dans lequel il vous laisse.
  • Ce que vous pensez qu’il aimerait vous dire.

3. Comment passer à la rédaction d’une oraison funèbre ?

A quelle personne écrire ?

L’oraison funèbre n’est pas une biographie. Vous avez tout à fait le droit d’exprimer votre point de vue. Il peut être dans l’émotion et a pour but de rendre hommage au défunt.

Ecrivez de la manière avec laquelle vous vous sentez le plus à l’aise :

  • A la 2ème personne : Tu étais à donne un côté plus intime
  • A la 3ème personne : Ma mère était à donne un ton plus solennel

Quelques conseils pour dresser le portrait du défunt

1. Chronologique

Premièrement, si vous avez peur d’être submergé par les émotions, vous pouvez relater les grandes étapes de la vie de votre proche de manière chronologique. Le style factuel est sécurisant et les personnes qui l’ont connu aux différentes étapes de sa vie pourront s’y retrouver.

2. Portrait

De plus, vous pouvez aussi faire un portrait en listant les principaux traits de caractère du défunt, ses qualités, ce qu’il vous apportait et en expliquant un peu pourquoi.

3. Anecdotes

Enfin, si vous souhaitez apporter du réconfort ou un sourire aux personnes de l’assistance, intégrez à votre discours des anecdotes qui reflètent la personnalité du défunt. Elles vous aideront à célébrer la vie qu’il a eu et apportera de la chaleur à votre hommage.

Cependant, Il y a beaucoup d’autres possibilités. Si vous êtes à l’aise, créatif ou tout simplement que vous avez une autre idée, suivez tout simplement votre cœur.

Néanmoins, ne cherchez pas à tout prix à faire long pour « occuper » un temps de parole. Quelques exemples sobres et bien choisis sont souvent plus marquants qu’un long discours.

Alternative si vous ne vous sentez pas à l’aise pour écrire quelque chose

Vous pouvez écrire l’oraison funèbre à plusieurs : chaque personne raconte tour à tour un souvenir sur le défunt ou dit un adjectif le qualifiant. Mis bout à bout, ils seront le reflet de qui il était.

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4. Points d’attention importants pour la rédaction d’une oraison funèbre

A priori, tout le monde peut prendre la parole lors d’une cérémonie pour rendre hommage au défunt. Si vous ne faites pas partie de la famille directe, pensez à les en informer en amont de la cérémonie.

Si vous êtes dans un lieu religieux

Pensez à en parler avec la personne qui vous accompagne dans la préparation des obsèques (laïque ou religieux). Les prêtres notamment ne sont pas tous aussi à l’aise avec une expression longue et développée des sentiments. Dans ce cas, il vous faudra rester concis et pudique lors de la cérémonie religieuse.

Si vous êtes au crématorium

Enfin, pensez que vous avez un temps limité. Gardez du temps pour que toutes les personnes présentes puissent se recueillir.

NB : Lorsque vous lisez votre mot, parler calmement, lentement et laissez du temps entre chaque phrase pour permettra au reste de l’assemblée de vous suivre.

Ecrire une oraison funèbre, une étape importante pour commencer le deuil

En résumé, réaliser une oraison funèbre est une étape importante dans le vécu du deuil. Souvent, passer par cette étape est vue comme un premier pas vers l’acceptation, nécessaire à la guérison. Son écriture comme son partage sont une étape importante pour commencer le deuil :

Pour celui qui écrit ou lit l’oraison funèbre :

  • Lors de l’écriture, l’auteur prend le temps de poser ses idées.
  • Dresser un portrait du défunt permet de lui rendre hommage et célébrer sa vie.

Pour l’assistance qui écoute :

  • Cela fait écho à une personnalité que ceux-ci connaissaient aussi, et parfois sous un jour différent.
  • L’oraison funèbre aide l’assistance à se remémorer les moments partagés avec le défunt.
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Julie suit de près l’évolution d’Une Rose Blanche, c’est mon amie et je sais désormais qu’elle tient son énergie positive de sa grand-mère.

Finalement, elle n’a pas pris la parole lors des obsèques de celle-ci. Sa famille voulait un au-revoir dans la pudeur. Mais dans son cœur, en écrivant une lettre qu’elle a glissé dans son cercueil et en réalisant un livre lui rendant hommage, j’espère que Julie saura faire vivre sa grand-mère auprès de ceux qui n’ont pas eu la chance de la connaître.

Photo de l’article : Frederick Medina

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